Interview : Mazen SEIFO, Responsable droit social et veille juridique chez HR Path
17 janvier 2022
SDDS : Quel parcours vous a conduit à votre prise de fonction chez HR Path ?
Mazen SEIFO : Tout d’abord, mon parcours académique a débuté par une formation de juriste au sein des universités Paris I Panthéon Sorbonne et Paris II Panthéon Assas, où j’ai pu me former au droit social et me spécialiser dans ce domaine. J’ai complété cette formation avec deux Master 2 : le premier en droit social et le second en droit de la protection sociale, qui traitent tout deux des enjeux sociaux structurants auxquels les employeurs font face au quotidien comme la prévoyance, la complémentaire santé, la retraite complémentaire, la sur-complémentaire, etc. Cette formation académique m’a permis d’accéder à une connaissance complète de tous les enjeux sociaux des employeurs.
Par la suite, j’ai exercé la fonction de juriste au sein de différentes structures de nature assez différente. J’ai commencé d’abord par un groupe bancaire, le Crédit Agricole, en travaillant dans leur filiale LCL. Par la suite, j’ai été dans un cabinet de conseil et d’audit, G.A.C Group, avec une posture opérationnelle de consultant qui diffère de celle d’un salarié en tant que juriste d’entreprise. Récemment, avant de rejoindre HR Path, j’étais dans les chambres de commerce et d’industrie au sein de la tête de réseau CCI France, qui anime et fédère le réseau des Chambres de Commerce et d’Industrie de France, regroupant 13 000 collaborateurs.
Au cours de ces différentes expériences, j’ai toujours eu plus ou moins cette posture de conseil auprès de mes interlocuteurs, avec un prisme très opérationnel, puisque j’ai toujours été attaché ou en cohabitation avec des opérationnels. Concrètement, au sein du groupe Crédit Agricole, j’ai été affecté à un pôle expertise qui était dédié à un Centre de Services Partagés Paie du Groupe Crédit Agricole, rassemblant 27 000 collaborateurs. Ce qui faisait que mes interlocuteurs au quotidien étaient des gestionnaires de paie, des managers ou des responsables RH. Ce sont des gens qui ne maitrisent pas la matière juridique et qui ont des questions très concrètes, ce qui force à avoir une posture opérationnelle.
Évidemment quand j’étais consultant c’était la même chose, j’avais un portefeuille de 110 sociétés, de tailles très différentes -PME, ETI, multinationales- de tous secteurs d’activités confondus, puisque le droit social est transverse. Là aussi, soit les interlocuteurs étaient des Directeurs Généraux pour des PME, ETI, soit des DRH, des DAF, des RRH, soit des ingénieurs. Depuis 7 ans maintenant que j’exerce la fonction de juriste, j’adopte cette posture très pragmatique de la matière juridique et je propose des solutions concrètes et sécurisées à mes interlocuteurs pour faire
en sorte que face à toute situation bloquante, on arrive à avancer en utilisant le droit comme un levier d’action pour faciliter la prise de décision, et non effectuer un rappel des règles lambda qu’on peut trouver sur Légifrance. C’est vraiment une interprétation et une utilisation de cet outil qui me permet aujourd’hui de proposer cette expertise opérationnelle auprès de mes interlocuteurs.
Qu’est-ce qui vous a convaincu de rejoindre HR Path ?
Je côtoie le domaine du conseil et de la paie depuis 7 années. Ces domaines d’expertises font partie intégrante de HR Path. C’est donc la prolongation naturelle de mon parcours professionnel. C’est aussi l’attraction d’un groupe de dimension internationale avec 1 300 salariés. Dans la majorité de mes précédentes structures, nous étions un millier de salariés au maximum.
Maintenant, c’est une autre envergure et structure, avec des perspectives d’évolution et de développement, des problématiques différentes. Enfin, j’ai aussi été séduit par l’environnement de travail. J’ai pu me renseigner sur le groupe et constater qu’il y avait une vraie qualité de vie au travail, une vie d’entreprise qui me plaisait et qui m’a convaincu de rejoindre le Groupe HR Path.
Est-ce que c’est au sein de HR Path que vous avez découvert la SDDS ?
Oui, effectivement, puisque l’un des associés du groupe a travaillé avec ADP, par lequel il connaissait la SDDS. J’ai découvert la fonction de la SDDS et sa position vis-à-vis des pouvoirs publics. Mon intérêt s’est porté sur la vocation de la SDDS à participer à la réflexion en amont des mesures décidées par les pouvoirs publics, pour garantir des mesures adéquates et opérationnelles aux entreprises. Il m’a semblé naturel de demander une adhésion pour pouvoir participer aux activités de la SDDS.
…démarche que vous avez effectuée dès votre prise de fonction…
Je suis sur une création de poste. On m’a dit « De quoi as-tu besoin concrètement ? ». Ma réponse a été que bien évidemment j’avais besoin des bases de données juridiques, des ressources documentaires, etc. Mais en échangeant avec tous mes collaborateurs au niveau du groupe, j’ai pu découvrir aussi qu’il y avait des associations qui avaient cette posture proactive sur la veille juridique. Elles donnaient des avis et conseils aux pouvoirs publics pour élaborer de la meilleure manière possible des mesures qui vont impacter les professionnels de notre métier, dans une optique de simplification, afin d’éviter une complexité administrative et opérationnelle dans la mise en place des dispositifs prévus par la loi ou par les textes réglementaires. C’est pour cela que j’en suis venu à la SDDS.
Et après cette prise de connaissance de la SDDS, comment cela s’est-il passé ? Vous avez pris contact avec son Président Emmanuel Prévost ?
L’un des associés du groupe, Jean-Luc Barbier, avait déjà travaillé avec ADP : il m’a mis en contact avec Emmanuel Prévost. Au préalable, je suis allé sur le site de la SDDS, je me suis renseigné, j’ai rempli le formulaire de contact du site internet. Emmanuel m’a contacté en retour. Nous avons ensuite fait une réunion rapide avec Emmanuel pour cerner davantage notre demande d’adhésion et nos motivations. Puis je suis venu au dernier bureau pour présenter notre demande d’adhésion.
Avez-vous envie de participer à un groupe de travail en particulier ? Quelles sont vos envies d’actions au sein de la SDDS ?
Aujourd’hui, je souhaite d’abord, pour assister aux plénières, avoir toute la restitution des travaux des groupes de travail et la présentation des évolutions des décrets règlementaires. Il s’agit d’un un rôle de « participant passif » en l’occurrence, parce qu’on écoute l’information. En parallèle, je souhaite aussi avoir une contribution active à la SDDS en participant à des groupes de travail. Selon les sujets et ce qu’il sera possible de faire, je suis intéressé pour contribuer aux travaux d’un ou de deux groupes de travail. J’ai vu celui sur l’activité partielle, sur la RGPD, sur le BOSS,… et en particulier sur ce dernier, je pense qu’il est indispensable de maîtriser cette nouvelle source normative. Je pense formuler une demande pour y participer.
En conclusion, comment voyez-vous les prochaines étapes en ce début d’année ? Quels vont être les prochains enjeux sur 2022, par rapport à votre secteur, votre entreprise ou votre activité ?
Je pense qu’on est toujours confrontés à la crise sanitaire dans mon domaine d’activité, le droit social. On a des dispositifs spécifiques qui sont mis en place depuis 1 an et demi par le gouvernement, l’activité partielle en premier lieu évidemment. Récemment, l’indemnité inflation a été assez complexe à mettre en place, avec des informations qui ont été publiées tardivement, notamment par le décret.
L’un des enjeux principaux de cette nouvelle année est de maintenir cette agilité intellectuelle dans notre domaine d’activité pour être proactifs sur l’information à donner aux opérationnels concernant toute l’actualité légale et réglementaire, et les dispositifs qui en résultent dans le cadre de la crise sanitaire et au-delà. Au mois de janvier, on va avoir probablement une loi qui sera adoptée pour mettre en place un pass vaccinal. Là encore, on aura toutes les mesures liées à la sécurité, à la santé des salariés sur leur lieu de travail, ça va impacter notre domaine et le domaine des RH évidemment. Par ailleurs, au niveau de mon activité professionnelle, mon enjeu principal aujourd’hui est de consolider la veille juridique au niveau du groupe. Il me faut aussi orienter l’offre en externe auprès des clients, pour leur assurer une paie sécurisée et fiable, avec une posture opérationnelle adaptée à leurs besoins.
Avez-vous un hobby, une passion ?
Je pratique la natation et la course à pied en amateur du dimanche. Je suis surtout un grand amateur des films de Quentin Tarantino (Pulp Fiction en pole position).