
Interview de Gil Couyère, Président de NOVRH
17 janvier 2024
SDDS : Quel a été votre parcours jusqu’à votre prise de fonction au sein de NOVRH ?
Gil COUYÈRE : J’ai toujours été passionné de nouvelles technologies et de RH. Je suis diplômé d’une école de commerce. J’ai travaillé dans le conseil RH, puis en tant que responsable RH, au niveau français puis européen dans le groupe Cadbury Schweppes – Orangina, d’abord à Marseille, puis je me partageais entre Paris et Londres.
A 30 ans, j’ai créé ma première entreprise, avec un camarade de promotion, dans le recrutement à distance, au sein de laquelle j’avais développé un système de gestion des candidatures. J’en suis parti en 2011 et l’année suivante, j’ai repris NOVRH.
Dans un premier temps, nous étions dans une logique de consolidation de notre stratégie d’éditeur SIRH Paye, pour les organisations de taille intermédiaire. La société s’est bien développée en passant de 1 à 5 millions d’euros de CA, en quelques années.
Depuis 2020, en parallèle de notre offre généraliste adaptée, nous avons développé une nouvelle offre packagée, à destination des organisations de taille intermédiaire du secteur sanitaire et médico-social.
Vous revendiquez de posséder un logiciel RH et paie le plus complet du marché. Même très complet, vous avez ressenti le besoin de créer une offre dédiée à ce secteur sanitaire et médico-social ?
Tout à fait, parce que ce secteur a des besoins très spécifiques, difficiles à couvrir avec une offre généraliste. Mais ces besoins sont communs à l’ensemble du secteur. Pour la paye, 90 % des salariés de ce secteur sont sous 3 conventions : la CCN 51, la CCN 66 et la FHP.
Besoins communs également pour la gestion budgétaire des effectifs et de la masse salariale, pour satisfaire notamment les besoins de financeurs, avec des reportings très complexes à créer.
Enfin, pour la gestion des contrats courts, il faut être très réactif, sans faire d’erreur. Le nombre de contrats par collaborateur est souvent de x4 ou x5, voire plus. Par exemple, pour une organisation ou une association de 2 500 collaborateurs, chaque année, il doit être réalisé plus de 10 000 contrats de travail, voire 20 000, notamment des CDD de remplacement. Cela impacte et complexifie fortement la gestion administrative et paie. Le logiciel est programmé pour gérer ces besoins, dont la gestion budgétaire, gestion des contrats courts et des conventions collectives.
Cette solution packagée intègre toutes ces fonctionnalités, à partir de notre socle de base généraliste que nous adaptons à chacun de nos clients.
En synthèse, tous nos clients bénéficient de notre offre NOVRH. Pour toutes les sociétés du secteur sanitaire, médicosocial et social, ils profitent des fonctions spécifiquement développées pour eux. A chaque fois que nous faisons évoluer notre socle de base, nous vérifions la compatibilité avec le socle spécifique santé.
Parmi les particularités des contrats du secteur médico-social, certains contrats sont de très courtes durées, parfois seulement de quelques heures…
En effet et si générer un contrat de 2 heures pour un remplacement prend 20 minutes pour garantir sa conformité, cela révèle de vrais soucis de gestion administrative !
Il faut pouvoir le faire de façon très automatisée, par des personnes qui ne sont pas des professionnels des RH ou de la paye. Cela exige que cela soit cadré et juste, en paye. Car elle est complexe. Lorsque par exemple, des collaborateurs doivent être payés toutes les semaines, il ne faut pas d’oubli ou de doublon.
Le cœur de votre cible sont les entreprises de taille intermédiaires, dites ETI.
Exactement, c’est-à-dire des organisations au sens large, de taille intermédiaire, entreprises privées ou associations ou encore fondations.
Dans le secteur, sanitaire et médico-social, existent ce qu’on nomme le privé lucratif et le non-lucratif, avec de très belles associations ou fondations, qui fonctionnent comme une entreprise d’un point de vue SIRH Paye.
Pouvez-vous préciser davantage ce qui distingue votre offre ?
Quand j’ai repris la société en 2012, la migration avait déjà été faite. Nous sommes en full web avec les dernières technologies du marché (Java, J2EE). Notre offre est rassemblée au sein d’un seul et même logiciel, homogène. Il n’y a rien à installer sur les postes, on y accède avec une simple url, commune à tous les utilisateurs. On couvre l’ensemble du spectre du SIRH et de la paye.
Pour la GTA (Gestion des Temps et des Activités), il y a un module de gestion des absences qui va s’interfacer avec tous les outils de GTA du marché.
A quand remonte vos premiers contacts avec l’association SDDS ?
Dans les années 2015, nous avions une première fois réfléchi à une adhésion. Actuellement, on sent la montée en puissance de la SDDS. Nous avons envie d’apporter notre pierre à l’édifice, sur la partie DSN d’une part et pour la convention collective unique dans le secteur de la santé. Ce sera un gros enjeu pour le secteur car cela va concerner plus d’un million de salariés. Nous avons déjà commencé à travailler en anticipation sur le sujet depuis plusieurs mois.
Le travail de la SDDS, la qualité de ses relations avec les pouvoirs publics, les législateurs, font que nous souhaitons nous impliquer davantage, afin que les décisions prises par le gouvernement soient les plus pertinentes et puissent être mises en œuvre dans un SIRH.
Est-ce que cela répond aussi pour vous à une problématique de veille réglementaire ?
En effet. La SDDS est vraiment aujourd’hui l’association de référence en termes de dialogue avec les pouvoirs publics, de veille légale, notamment sur la partie DSN, et pour la transposition des règles dans les outils informatiques. Tous les principaux éditeurs y sont représentés.
En rejoignant l’association, nous recherchons aussi les échanges entre pairs, entre experts, produits ou réglementaire paye.
Pour conclure, quels sont vos hobbies en dehors du travail ?
Je suis un Alpin d’origine, j’ai vécu toute mon enfance à Sisteron. J’aime la montagne, j’aime beaucoup skier.
Par ailleurs, j’ai commencé à écrire un livre sur le « management par le plaisir ». Et enfin, j’ai une autre passion, c’est écrire des scénarii de bandes dessinées.